magazine-Juin 2025-fr

Magazine de l ’ Union Des Banques Arabes 58 Articles se dote de plateformes crédibles, de standards de certification et de vérification rigoureux, d’expertises locales, et de cadres fiscaux et réglementaires cohérents. Casablanca Finance City s’inscrit précisément dans cette ambition. En septembre 2024, nous avons lancé, avec la Caisse de Dépôt et de Gestion, les fondations d’un marché volontaire du carbone, aligné avec la Stratégie Bas Carbone du Maroc et les standards internationaux. L’objectif est double: canaliser les flux vers des projets durables, et créer de la valeur économique et sociale sur le continent. Le potentiel est considérable. D’ici 2030, les marchés carbone volontaires pourraient atteindre jusqu’à 35 milliards de dollars à l’échelle mondiale. L’Afrique, si elle structure son offre et harmonise ses normes, pourrait en capter 25 % – un flux non négligeable pour des États dont les marges budgétaires sont limitées et les besoins immenses. Au-delà des montants, ce marché peut générer des emplois, renforcer les filières de reforestation, d’agriculture régénérative ou d’énergies renouvelables, et professionnaliser des fonctions critiques comme le monitoring ou la certification. Les centres financiers internationaux comme catalyseurs de transition Encore faut-il que ces dynamiques trouvent des écosystèmes capables de les structurer, de les financer et de les porter à l’échelle. C’est ici qu’un centre comme Casablanca Finance City révèle toute sa pertinence. Nous regroupons sur un même territoire les fonctions juridiques, fiscales, réglementaires, financières et techniques nécessaires à l’investissement à impact. Nous facilitons les synergies entre institutions, fonds, banques, experts, entreprises et pouvoirs publics. C’est dans cette optique que nous avons publié, en mai dernier, un rapport réalisé avec Oxford EconomicsAfrica:«CatalyzingAfrica’ssustainable transition: insights to impact a climate-resilient future». Ce rapport propose une feuille de route concrète pour faire émerger une finance durable au service de la résilience du continent. Parmi ses recommandations phares: renforcer les capacités de préparation de projets, structurer des marchés carbone crédibles, mobiliser davantage de capital concessionnel public et privé, promouvoir le rôle de la diaspora et des transferts de fonds pour soutenir le développement durable, encourager le renforcement des capacités, la sensibilisation et le transfert de technologies pour garantir une action climatique efficace et faire des centres financiers internationaux des catalyseurs de transition. À Casablanca Finance City, nous avons fait le choix d’agir en cohérence avec ces recommandations, et d’en faire un socle stratégique de notre engagement sur le terrain. Dans un monde en transition, les ponts valent mieux que les murs. C’est cette conviction qui guide l’action de Casablanca Finance City: faire de notre position géographique, culturelle et économique un véritable levier d’intégration régionale et de catalyse des investissements durables. À l’intersection de l’Europe, de la Méditerranée et de l’Afrique, CFCs’affirme comme un hub stratégique capable d’aligner ambitions climatiques et logiques d’investissement, au service d’une transition juste, crédible et coordonnée. L’heure n’est plus aux promesses, mais aux solutions concrètes. En connectant les besoins africains en financement climatique aux flux de capitaux internationaux en quête d’impact, CFC joue un rôle d’activateur essentiel. Car investir dans l’Afrique, ce n’est pas parier sur l’avenir : c’est y prendre part. Et c’est à Casablanca, entre l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique, que s’écrit une partie décisive de cette trajectoire.

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