magazine-Juin 2025-fr

37 Magazine de l ’ Union Des Banques Arabes Entrevue M. Hugo Bruel Conseiller financier régional à l’Ambassade de France au Liban divers produits industriels et de matériels de transport. Les importations françaises depuis le Proche-Orient représentent dans le même temps un peu plus de 4Mds d’euros. L’Irak est notamment un fournisseur d’hydrocarbures important pour la France. Par ailleurs, de nombreuses entreprises françaises sont implantées dans les pays du Proche Orient, particulièrement en Egypte, en Jordanie et au Liban où elles ont créé plusieurs dizaines de milliers d’emplois. Les deux dernières années ont été marquées politiquement par le conflit à Gaza et au Liban. La France se mobilise pour œuvrer à la reconstruction et au redressement de ces pays affectés par le conflit. Cela passe par des initiatives françaises sur le plan international et multilatéral, l’organisation de conférences internationales, la sensibilisation des organisations financières internationales sur l’urgence d’agir à Gaza et au Liban. Sur le plan bilatéral, la France a déployé beaucoup d’instruments d’urgence, tant humanitaires qu’économiques. 2. La coopération euro-méditerranéenne vise à renforcer l’intégration financière entre les deux rives. Selon vous, quels sont les leviers concrets que la France pourrait activer pour soutenir la construction d’une Union financière euro-méditerranéenne? La coopération euro-méditerranéenne est essentielle sur plusieurs aspects. Cet espace géographique est très imbriqué, malgré les fragmentations géopolitiques. L’union financière doit passer à la fois par des convergences en matière de cadre juridique et normatif, ainsi que par le développement de flux financiers. Toutefois, il existe une grande hétérogénéité de situations, avec des cadres financiers parfois jugés fragiles, notamment en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Dans ce cadre, la France peut accompagner en matière de coopération et d’assistance technique le développement et le renforcement de cadres juridiques, prudentiels et de conformité robustes et transparents, pouvant ouvrir la voie à un renforcement des flux et des interactions financières entre la France et les autres pays des rives de la méditerranée. Le rôle des banques de développement, nationales et européennes, peuvent jouer un rôle clef dans l’intensification de ces échanges et en avant- garde au développement d’échanges et de flux bancaires privés. La BERD, la BEI, les agences de développement comme l’AFD ont tout leur rôle à jouer dans cette dynamique. 3. Le rôle du secteur privé, notamment bancaire, est souvent évoqué comme moteur du développement dans la région MENA. Quelles sont, selon vous, les synergies prioritaires à développer entre les banques françaises et les banques arabes dans le cadre de cette dynamique? Le bon financement de l’économie est un sujet majeur qui permet à la fois d’améliorer la croissance et d’allouer les flux vers des

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