magazine-Juin 2025-fr
Magazine de l ’ Union Des Banques Arabes 22 Etudes et paroles d’experts croisées liées à leur âge, leur genre et parfois leur origine sociale ou géographique. Dans de nombreux contextes culturels et institutionnels, elles sont moins informées des mécanismes de financement existants, moins bien accompagnées, et subissent des normes sociales qui freinent leur accès au capital et à l’autonomie économique. b. Une finance plus inclusive en pleine émergence: catalyseur de l’innovation sociale Face à ces blocages, des solutions alternatives émergent, portées par une nouvelle génération d’acteurs financiers soucieux d'inclusion et d'impact. Ces innovations transforment en profondeur les canaux de financement traditionnellement fermés à la jeunesse : • Les institutions de microfinance proposent des prêts à faible montant, sans exigence de garanties formelles, souvent accompagnés de services non financiers (formation, mentorat, appui technique). • Les fintechs, en plein essor dans la région MENA, utilisent les outils numériques pour évaluer les risques différemment (analyse comportementale, scoring alternatif) et offrir des produits financiers plus accessibles, notamment via le mobile banking. • Les banques à mission et fonds d’impact ciblent les projets porteurs de transformations sociales, environnementales ou communautaires, en intégrant des critères extra-financiers dans leurs décisions d’investissement. • Les programmes publics, parapublics ou multilatéraux, commeBpifrance enFrance, le SANAD Fund soutenu par la KfW, ou encore le programme tunisien Tamweely, mettent en place des instruments de garantie, de subvention ou de capital-risque pour pallier les défaillances du marché et renforcer la confiance des investisseurs privés. c. Vers des mécanismes hybrides et des partenariats euro-méditerranéens Au-delà des initiatives nationales, une dynamique de coopération financière entre l’Europe et la région MENA se dessine, portée par des institutions comme la Banque européenne d’investissement (BEI), l’Agence française de développement (AFD) ou la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Ces acteurs déploient des fonds conjoints, mécanismes de cofinancement, et guichets régionaux pour soutenir les écosystèmes entrepreneuriaux, avec une attention croissante portée aux jeunes et aux femmes. Ces instruments hybrides – combinant prêts, garanties, subventions et appui technique – permettent d'amplifier l'effet de levier des ressources mobilisées et de structurer des chaînes de valeur économiques plus inclusives et résilientes. En renforçant les capacités des institutions financières locales et enaccompagnant l’émergence de modèles économiques responsables, ils favorisent une intégration régionale solidaire, fondée sur l’investissement dans le capital humain. Etudes de cas et bonnes pratiques inspirantes: des modèles reproductibles pour l’inclusion économique des jeunes De nombreux pays, tant dans la région MENA qu’en Europe, ont mis en œuvre des programmes novateurs pour encourager l'entrepreneuriat des jeunes, en combinant financement, accompagnement et ancrage territorial. Ces expériences offrent des enseignements précieux pour la mise en place de dispositifs intégrés au service de l’emploi et de l’inclusion économique. • Tunisie – Projet Mashrou3i (ONUDI/ USAID/Italie/Japon) : Ce programme emblématique d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes dans les régions défavorisées a permis l’accompagnement de plusde6400 jeunes entrepreneurs entre2013 et 2023. Il s'appuie sur une forte implantation territoriale, une collaboration étroite avec les centres de formation professionnelle et les chambres de commerce, et une approche orientée résultats. Le projet a généré plus de 10 000 emplois directs et indirects. • Égypte – Youth Start Egypt (UNDP/
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