magazine-Juin 2025-fr

Magazine de l ’ Union Des Banques Arabes 20 Etudes et paroles d’experts privé, les conflits prolongés, la fragmentation politique, l’instabilité macroéconomique, et des pressions démographiques croissantes. La lente reprise du marché du travail post- Covid contraste avec une croissance régionale estimée à 3,5 % en 2024, tirée surtout par les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Pourtant, dans les pays non-membres du CCG, les jeunes restent confrontés à un déficit persistant d’emplois décents, notamment dans les économies à faible diversification. En Europe du Sud: Selon les dernières statistiques d’Eurostat, le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans dans l’Union européenne était de 14,5 % en mars 2025, contre 5,8 % pour l’ensemble de la population active. L’Espagne (26,6 %), la Grèce (25,2 %), le Luxembourg (21,4 %) et la Suède (20,8 %) sont les pays les plus durement touchés. La France, avec 17,6 %, reste au-dessus de la moyenne européenne. Cette marginalisation croissante des jeunes sur les marchés du travail, de part et d’autre de la Méditerranée, appelle à des politiques ciblées, une réforme des systèmes d’enseignement et une mobilisation accrue de la finance pour soutenir la création d’emplois durables et inclusifs. Un potentiel humain sous-exploité Dans un monde en pleine mutation, où la transition numérique et écologique redéfinit les besoins économiques, la jeunesse des pays arabes et du sud de l’Europe incarne un formidable levier de croissance encore largement négligé. Malgré une amélioration continue des niveaux d’éducation, une part significative de cette génération reste écartée du marché du travail ou cantonnée à des emplois précaires et informels, faute de passerelles efficaces entre les systèmes de formation et les réalités économiques. Dans les pays arabes, l’écart entre compétences disponibles et opportunités réelles traduit une profonde déconnexion entre l’offre éducative et les exigences du marché. Trop peu de jeunes sont préparés aux métiers d’avenir, en particulier dans les secteurs du digital, des énergies renouvelables ou de l’économie verte. L’absence de dispositifs d’orientation, de formation professionnelle modernisée ou de soutien à l’auto-entrepreneuriat aggrave cette situation. De même, la faible capacité d’absorption du secteur privé, combinée à une forte concentration des activités économiques dans des secteurs traditionnels peu générateurs d’emplois, limite les perspectives pour les jeunes diplômés. Ce sous-emploi massif de la jeunesse représente non seulement un gâchis de compétences, mais aussi un frein majeur au développement durable et à la stabilité sociale. La région arabe, où plus de la moitié de la population a moins de 30 ans, risque de voir s’amplifier les frustrations et les inégalités si des réponses structurelles ne sont pas apportées. Il devient dès lors impératif de repenser les politiques d’emploi, d’éducation et de financement, en plaçant les jeunes au cœur des stratégies nationales de développement. Mobiliser leur énergie, leur créativité et leur ambition est une condition indispensable pour transformer ce défi en opportunité économique et sociétale. L’entrepreneuriat : un levier de transformation et de résilience Un choix par nécessité… mais aussi par aspiration Dans un contexte de chômage structurel élevé, de

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