magazine-Juin 2025-fr
15 Magazine de l ’ Union Des Banques Arabes Etudes et paroles d’experts dans des périodes de transition où l’on sait que les fluctuations peuvent être importantes. Mais ces institutions disposent d’un atout majeur, en anglais, on dirait des « silver bullets », elles disposent d’un capital de confiance quasi inégalé. Pour ne prendre qu’un seul exemple, dès lors que la présence de la Caisse de Dépôts et de Gestion du Maroc est assurée dans un projet, comme peut l’être celle de ses homologues, les investisseurs privés vont regarder les opportunités d’investissement d’une façon beaucoup plus positive. Les facteurs de risques apparaitront comme plus réduits, le sérieux du projet et ses capacités de rendement bénéficieront d’un a priori positif. Autant d’éléments clés pour attirer les investisseurs et augmenter les chances de succès. Mais au-delà de ces institutions, chacun est conscient que la transition économique ne pourra aboutir que si elle peut s’appuyer et mobiliser un secteur privé dynamique. Il convient donc de créer les conditions d’une coopération dynamique entre le secteur privé, apte à engager des liquidités importantes avec un retour de rendement suffisant, et un secteur public qui oriente ces investissements vers des secteurs où les externalités positives bénéficient à l’ensemble de la population. Le secteur des infrastructures est l’exemple type du domaine où cette coopération est indispensable et doit reposer sur des complémentarités fortes. III. L’exemple de STOA C’est en partant de ce constat que STOA a été créé en 2017 par la Caisse des Dépôts française et l’Agence Française de Développement. Ce fonds d’investissement, s’est doté d’une thèse simple et originale. En investissant, uniquement en fonds propres, comme acteur minoritaire dans des projets rentables d’infrastructures dans les pays du Sud Global, STOA permet que se constitue une dynamique d’agrégation des financements dans des secteurs clés. En s’appuyant sur des acteurs locaux, ayant une connaissance fine des situations, les conditions d’une dynamique positive sont en place pour assurer la réussite des projets. A partir de ces éléments, STOA a développé une expertise reconnue pour le financement de projets d’infrastructures. En se consacrant de manière prioritaire sur quatre secteurs stratégiques : énergie, transports et logistique, télécommunications et, enfin, infrastructures sociales et environnementales, STOA s’inscrit dans les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies et apporte une réponse aux besoins des populations. Depuis l’origine, STOA a investi dans une vingtaine de projets, en Afrique et en Asie. Ainsi, STOA est devenu un catalyseur reconnu des protagonistes de l’investissement de long terme. En travaillant de concert avec une multitude d’acteurs comme la Banque Mondiale et ses filiales, des Caisses de dépôts nationales, des banques de développement ainsi qu’avec des fonds de private equity, STOA met en pratique l’équation nécessaire au financement des transitions économiques dans les pays du Sud. Doté par ses actionnaires de 900 Millions d’Euros, STOA est déjà engagé à plus de 600 Millions d’Euros, et se transforme en un fonds de gestion pour le compte de tiers. D’ores et déjà, STOA a eu des résultats conséquents. C’est ainsi plus de 2,8 millions de tonnes équivalent CO2 annuel qui ont été évités grâce à ces investissements, 2 200 MW ont été installés, près de 500 000 foyers ont été raccordés à la fibre optique. Ces résultats illustrent l’additionnalité des acteurs dans les trois domaines clés : la mobilisation financière, l’orientation des critères extra-financiers et l’appui au secteur privé. IV. Conditions d’une réussite durable Un cercle vertueux se met en place pour permettre la transition économique et énergétique dans le bassin méditerranéen et impulser le financement des infrastructures nécessaires. Cela repose sur trois
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