magazine-Juin 2025-fr

Magazine de l ’ Union Des Banques Arabes 10 Etudes et paroles d’experts désormais de réorienter ces investissements vers des secteurs à forte valeur ajoutée : énergies renouvelables, agriculture durable, industrie agroalimentaire, technologies de l’information, pharmaceutique et infrastructures vertes. Le programme Global Gateway, doté de 150 milliards d’euros pour l’Afrique d’ici 2030, vise précisément à soutenir ces transformations. Outre les bailleurs multilatéraux comme la BEI, la BERD et Proparco, les banques commerciales, européennes et africaines, jouent un rôle décisif. Leur implication dans le financement de projets PPP, le soutien aux PME et l’accompagnement à l’exportation est essentielle. Des banques comme l’Afreximbank, Ecobank, la BERD ou encore la Banque Européenne d’Investissement en collaboration avec des acteurs locaux, soutiennent le financement de projets innovants, souvent via des lignes de crédit vertes ou à impact social. Le renforcement de l’inclusion financière, via le digital notamment, est aussi un levier majeur pour stimuler les investissements locaux. 3. Le défi du financement et de la soutenabilité de la dette Le financement du développement en Afrique est étroitement lié à la problématique de la dette publique. En 2023, la dette publique moyenne en Afrique subsaharienne a atteint 57 % du PIB, contre 39 % en 2013, avec des charges d’intérêts qui absorbent jusqu’à 20 % des recettes fiscales dans certains pays (FMI, 2024). Ce poids de la dette, combiné aux effets persistants du COVID-19, à l'inflation mondiale et à la hausse des taux, rend les marges budgétaires extrêmement limitées. Face à cela, plusieurs pistes se dessinent: • Des initiatives de restructuration de dette ou de dette contre investissements/ climat, comme l’a mis en œuvre la Zambie en 2023. •Lamobilisation des ressources intérieures: la fraude fiscale et les flux financiers illicites coûtent près de 90 milliards de dollars par an à l’Afrique (CEA-ONU). • Le développement des marchés financiers africains, dont le potentiel est encore sous- exploité. En 2022, les obligations vertes émises par des entités africaines n'ont représenté que 0,3 % du total mondial. Le rôle des banques commerciales est ici encore crucial. Elles peuvent canaliser l’épargne locale vers des investissements productifs, notamment via les marchés de capitaux. Elles peuvent aussi participer à des mécanismes innovants de financement blended ou de garanties de crédit pour le secteur privé. Des modèle de financement adaptés doivent aussi voir le jour selon les spécificités et les réalités du continent africain où il est constaté un grand essor de la microfinance et de la finance numérique. L’Union européenne, en collaboration avec l’Union africaine, la Banque africaine de développement, Afreximbank et d'autres partenaires, peut appuyer la mise en œuvre de solutions de financement hybrides, plus adaptées aux contextes africains, tout en promouvant une gouvernance financière mondiale plus équitable. Aussi, Il faut évoquer le besoin et même l’impératif de concevoir un modèle de notation crédit et évaluation des

RkJQdWJsaXNoZXIy MTMxNjY0Ng==