UAB REVUE magazine September 2024

35 Magazine de l ’ Union Des Banques Arabes Dossiers Spéciaux L’étude indique que seulement 3 % des actifs financiers des banques européennes répondent aux critères du «label vert» pour le financement durable, entré en vigueur début 2023, qui vise à promouvoir des activités économiques respectueuses de l’environnement. Ce pourcentage, jugé très bas par KPMG, résulte d’une évaluation incorrecte, ce qui est regretté par de nombreuses banques européennes, bien que l’étude ne cite pas de noms spécifiques. En conséquence, certaines banques en Europe ont choisi d’utiliser leurs propres méthodes de calcul, malgré le risque de ne pas parvenir à une évaluation précise. Selon la BCE, qui s’est engagée depuis quatre ans dans l’initiative de financement vert, « tout capital qui n’est pas résilient face aux risques climatiques verra sa durée de vie réduite ». Cela pourrait se traduire par une dégradation significative, entraînant d’énormes risques financiers. Depuis 2020, la BCE évalue l’impact des fluctuations climatiques sur les lignes financières des banques privées européennes et non européennes ayant des activités financières significatives dans la zone euro. La BCE n’a pas tardé à adopter une position ferme et un ton sévère envers les banques, les invitant à fournir de nouvelles données sur le financement additionnel, comme des chiffres indiquant la part des actifs bancaires liés au carbone, par exemple. Selon la BCE, seulement 6 % des banques européennes ont fourni des données suffisantes dans les cinq catégories de risques climatiques, notamment la montée du niveau des eaux, les inondations et la sécheresse, qui sont considérées comme des risques majeurs. Ainsi, le Conseil consultatif prudentiel de la BCE a exhorté les banques de l’Union à combler les lacunes et à mettre en place une stratégie pour respecter les nouvelles normes, en particulier celles relatives au climat, mises en avant par l’Autorité bancaire européenne. À défaut, l’Autorité bancaire européenne impose des sanctions aux banques, parmi lesquelles une amende pouvant atteindre 5 % du produit bancaire quotidien de la banque concernée. De plus, cette sanction pourrait s’élever à des dizaines de millions d’euros en six mois, par exemple. Le Cas Français Depuis 2022, les banques françaises ont considérablement réduit leur financement du secteur énergétique polluant, comme les combustibles fossiles (pétrole et gaz), selon le 15e rapport intitulé Banking on Climate Chaos, publié annuellement en collaboration avec des ONG défendant le climat. Parmi les banques françaises engagées dans cette voie, BNP Paribas se distingue, ayant été l’un des principaux financeurs de l’industrie pétrolière. Toutefois, cette banque a réduit son soutien à ce secteur, bien qu’elle reste la cible des ONG, qui l’ont poursuivie en justice l’année dernière pour non-respect des obligations environnementales et climatiques. Selon le rapport, BNP Paribas a financé le secteur des combustibles fossiles à hauteur de 187 milliards d’euros depuis 2016, un secteur reconnu comme le principal pollueur de l’environnement mondial. En général, plusieurs banques françaises

RkJQdWJsaXNoZXIy MTMxNjY0Ng==