Revue UBA 6eme Dedition 2024

Magazine de l ’ Union Des Banques Arabes 32 Entrevue de gérer les risques financiers et d’orienter les capitaux vers des investissements durables et résilients face au climat. • Le secteur financier peut jouer un rôle important en orientant les investissements vers des activités qui soutiennent la résilience, ou, à l’inverse, il peut compromettre cette résilience en finançant des activités exposées à des risques ou qui les exacerbent, par exemple par la surexploitation des ressources en eau ou les changements d’utilisation des terres. Nous savons que les impacts économiques des risques liés à l’eau pour les ménages, les entreprises, les institutions financières et les gouvernements, par exemple via la destruction de capital ou l’interruption des chaînes de valeur, peuvent être transmis au système financier sous forme de risques de crédit, de marché, de liquidité, d’affaires et de souscription. Il est donc important que les banques de la région comprennent à la fois les risques financiers matériels et les impacts environnementaux des investissements. Par exemple, les banques peuvent être exposées à un risque de crédit si des secteurs vulnérables à la sécheresse constituent une part importante de leur portefeuille. Un récent test de résistance au Maroc a révélé que plus d’un tiers des portefeuilles de prêts bancaires pourraient être exposés aux risques physiques climatiques, notamment la sécheresse, en grande partie en raison des prêts accordés aux secteurs de l’agriculture, de la transformation alimentaire, du tourisme et aux ménages dans des zones vulnérables. Pour les assureurs, les événements d’inondation peuvent générer des passifs qui dépassent largement les primes gagnées. Un récent document de travail de l’OCDE intitulé « Atténuées? Une enquête sur la matérialité financière des risques liés à l’eau » a exploré la compréhension par le secteur financier de la matérialité financière des risques liés à l’eau, et une analyse des pratiques actuelles montre que ces risques ne sont pas pleinement pris en compte par les approches actuelles d’évaluation des risques financiers. Cela souligne le besoin urgent d’un engagement plus proactif pour identifier et évaluer les risques climatiques liés à l’eau. • En ce qui concerne les mécanismes financiers pour l’adaptation, les fournisseurs de financements publics internationaux jouent un rôle clé dans le renforcement et la mobilisation des financements. En particulier, les instruments de financement public et mixte peuvent être mieux exploités pour mobiliser des financements privés, et les directives de l’OCDE sur le financement mixte pour l’adaptation au changement climatique présentent des étapes et des considérations pour intégrer l’adaptation dans les transactions de financement mixte. Le financement mixte peut attirer des investissements privés supplémentaires dans les efforts d’adaptation en augmentant les rendements ou en réduisant les risques pour les investisseurs privés, grâce à des outils tels que les garanties gouvernementales, les prises de participation et les financements à taux préférentiels, en particulier pour les projets d’adaptation qui ne sont pas encore viables commercialement. Les fournisseurs internationaux jouent un rôle crucial dans ce processus en intégrant des objectifs de financement privé dans les projets d’adaptation, en adaptant les instruments financiers aux besoins spécifiques des activités d’adaptation et en créant un environnement favorable à l’investissement. Note : Le financement mixte est défini par l’OCDE comme « l’utilisation stratégique du financement pour le développement afin de mobiliser des financements supplémentaires en faveur du développement durable dans les pays en développement ».

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